«A un niveau secondaire, il y a de nombreuses divisions, de nombreuses barrières. Quand nous parlons de 6 milliards d’êtres humains, nous devons aller au niveau dans lequel nous ne sommes que des êtres humains. Le plus grand problème est de mon point de vue qu’on donne beaucoup trop d’importance au niveau secondaire, aux différences en oubliant l’unité entre tous les êtres humains. » Le Dalai-Lama
En cette journée importante pour l’Europe, comment nous définissons nous? Comment définissons-nous les “autres”? Dans beaucoup d’articles et de commentaires de journaux fleurissent les discours du type”. “Les Grecs” ont mal géré leurs finances, qu’ils payent”.
Qui sont « les Grecs » ou qui sont « les migrants » ? Ne sont-ils pas, ne sont-elles pas, des hommes, des femmes qui comme nous, cherchent à être heureux, à nourrir leur famille et donner le meilleur à leurs enfant, et à trouver du sens à leur existence?
Le fait de réduire des être humains à un groupe doté de certaines stéréotypes (ils sont « tricheurs », « paresseux ») a pour effet de nous couper de notre empathie, de notre commune humanité et sert à justifier une situation que irait à l’encontre de nos valeurs.
Et comment ne pas être touchés par le sort d’être humains qui vivent dans un pays européen où la pauvreté a augmenté en flèche, où 800.000 personnes vivent sans accès aux soins de santé, où la mortalité infantile, la dépression et les suicides ont explosé…
Si nous nous laissons diriger par la peur, le risque est de se couper de notre empathie et de justifier nos égoïsmes en stigmatisant « l’outgroup » (c’est ainsi que l’on qualifie dans la recherche en psychologie sociale « les autres », ceux qui ne font pas partie de notre groupe d’identification). Et nous cherchons ensuite, une justification pour nous donner raison. Si « les Grecs » souffrent c’est qu’ils l’ont mérité, qu’ils ont profité, triché. Si « les migrants » sont rejetés de nos pays ou meurent durant leur voyage, c’est que ce sont des peuples paresseux, corrompus,… Ce ne sont que deux exemples parmi tant d’autres.
Ce qui se passe en Grèce aujourd’hui est l’occasion de mettre en avant cette formidable alternative à l’exclusion, qui commence dans le reconnaissance de notre commune humanité. Avant d’être Belges, Grecs, Français, Allemands, Nigérians ou Népalais, ne sommes-nous pas humains et éternels migrants ?